Anna

Anna

" Les gens me quittent beaucoup. J’apprends à être d’accord avec ça. Ielles peuvent partir s’ielles le souhaitent. Mais je me souviendrai toujours d’elleux. Parce que je me souviens de toustes celleux qui partent. Parce que je me souviens de moi. "

Aimant par-dessus tout les randonnées en solitaire, incapable de se plaire tout à fait dans la plupart des groupes d'équidés, Anna vit principalement dans sa tête.
Elle n'a pas besoin d'ami-e-s ou de connaissances, même si elle apprécierait d'en avoir unae ou deux de sincères, mais en attendant, la solitude lui convient très bien. Après tout, sa vie est riche de son imagination très active, même quand elle vaque à ses occupations quotidiennes.
Elle aimerait être importante et veux sans cesse aider, dans un désir d'unifier les équidés et créer autour d'elle une bulle de bien-être, un projet un peu utopique qui la fait trop fréquemment à son gout marcher sur les sabots. Elle sait dire non, mais elle laisse bien souvent trop de chances aux autres.

Si elle semble timide au premier abord, dès qu'elle trouve un sujet de discussion qu'elle connait elle ne le quitte pas et est capable de babiller des heures durant. Les dramas ce n'est pas pour elle et elle préférerait que chacun-e garde ses mauvaises ondes pour elleux-même, si quelqu'un commence à se plaindre pour quelque chose qu'elle juge inutile Anna n'écoutera pas et laissera la personne parler dans le vide.
Pour autant, il lui arrive également de broyer du noir et vous la retrouverez dans ce cas-là allongée dans un coin : elle n'ira pas embêter les autres avec ses propres doutes. Elle n'a pas toujours l'impression d'avoir sa place dans ce nouveau monde, malgré son désir d'aider, et elle se demande pourquoi elle est là.

Anna a souvent entendu les autres la décrire comme une jument fade, sans goût ou intérêt particulier. Intérieurement, elle s'offusque de cette notion : ce n'est pas parce qu'elle ne partage pas tout de sa personne à la première conversation qu'elle n'est pas plus que la façade qu'elle présente ! Si seulement elle arrivait à communiquer avec son prochain ...

Dans un large troupeau, une jument eut une tout aussi large descendance. Anna, comme beaucoup de ses adelphes n'a jamais su qui était son père, mais elle s'en fichait bien : elle avait des oncles pour remplacer son géniteur et le plus important une mère aimante.
Élevée par un troupeau entier de membres de sa famille, Anna ne connut pas le manque d'affection, ni les occasions de partager tout haut ce qu'elle pensait.
Les premières années de sa vie furent heureuses et confortables.

À ses deux ans, Anna décida qu'elle voulait voir le monde autrement que dans les histoires de sa famille. Elle suivit donc l'un de ses grands frères à l'exploration du monde.

La vie à deux était quelque peu plus dure, mais Anna n'était pas seule et profita pleinement de cette nouvelle liberté, accompagnée de l'expérience de son frère. C'était une vie qui lui convenait pleinement et elle aurait aimé que cette période de sa vie dure éternellement.

Malheureusement, à l'aube de ses quatre ans, son frère trouva un conjoint.
Bouder n'aurait servi à rien.
Anna était heureuse pour son frère, c'est vrai : son conjoint était un étalon très plaisant, plein de vie et qu'Anna appréciée.
Mais Anna n'était plus seule avec son frère qui prévoyait de se poser et de former une famille.
La jeune jument ne savait pas si elle devait retrouver le reste de sa famille, s'installer avec son frère pour un temps ou continuer sa vie en solitaire.

Comme une réponse à ses questions, alors qu'Anna faisait ses premiers pas seule pour explorer les alentours de la forêt où souhaitait s'installer son frère, un feu-follet apparu.
Indécise, mais avant tout curieuse, Anna le suivit.

Le jour de ses quatre ans, Anna traversa bien sans le vouloir un étrange portail qui la transporta dans un autre monde.

Ce portail, le portail Magique, c'était il y a cinq ans pour Anna et pour beaucoup d'autres équidés.
De solitaire sans trop d'expérience, elle devint une apparence commune dans le village.

Elle vit en bordure de la société, faisant tantôt un bout de chemin avec unae nouvel-le arrivé-e avec qui elle s'entend relativement bien, tantôt aidant qui le veut dans le village en échange de nourriture, service ou juste d'un peu de compagnies.

Son frère et sa famille lui manquent amèrement. Plus que leur absence, elle regrette de ne pas avoir pu choisir de les quitter à tout jamais, sans pouvoir dire au revoir.

Si elle désire s'installer dans sa nouvelle vie, elle n'a jamais trouvé ce qu'elle voulait vraiment faire de sa vie et divague de rêve en rêve.
Elle trouvera bien un jour ce qu'elle veut, non ?